Pour contribuer à la dynamique transformationnelle que connaît le Gabon et intégrer le rôle primordial que les femmes ont eu à jouer, jouent et auront à jouer dans la croissance économique et le développement de notre pays, la société civile a souhaité partager un diagnostic inédit permettant de faire émerger des recommandations d’actions visant à réduire les inégalités femmes-hommes au Gabon.
Parce que la question des droits de la femme et de la réduction des inégalités de genre recouvre une réalité complexe et plusieurs dimensions interdépendantes, la démarche proposée par la société civile, avec notamment l’appui des cabinets Norton Rose Fulbright et Roland Berger, a été d’intégrer l’ensemble des dimensions afin de dégager les causes juridiques, sociales, économiques ou culturelles sous-jacentes aux inégalités.
Cette démarche a permis de développer des leviers et initiatives appicables permettant d’améliorer structurellement la situation de la femme, au premier rang desquels une proposition de modification ou de rédaction d’un certain nombre de textes (lois, décrets) afin d’amender le cadre règlementaire existant, à l’issue des conclusions de l’étude.
Face à la persistance d’inégalités inacceptables et tandis que la place tenue par les femmes s’est révélée à la fois essentielle et fragilisée face au Covid-19, le président Ali Bongo Ondimba a souhaité engager les institutions gabonaises dans un travail d’intensification de la protection des droits de la femme par la présentation de textes de loi proposant des réformes historiques.
Les projets de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes constituent en 2021 dans l’histoire de notre pays les premiers textes à aborder l’égalité dans toutes ses dimensions. Ils détermineront pour la première fois les principes et les objectifs d’une approche intégrée de l’égalité, mêlant la prise en compte transversale des enjeux de l’égalité dans toutes les politiques publiques.
Le projet de loi portant élimination des violences faites aux femmes prévoit ainsi un ensemble de dispositions dont le but principal est d’assurer une meilleure prise en charge des femmes victimes de violences et de définir les mécanismes de protection de ces dernières, contre toutes les formes de violence et de discrimination ; que celles-ci aient lieu dans le milieu familial ou dans le milieu professionnel.
Ce projet de loi est soutenu par un travail de modification de certaines dispositions du code civil et du code pénal et de modification de certains instruments de notre corpus juridique dont le maintien en l’état rendrait inefficaces les mesures adoptées.
Mobilisé à l’échelle panafricaine et internationale aux côtés de ses pairs dans la défense des droits humains, le Gabon souhaite, par son soutien aux Gabonaises, rappeler à la lettre son attachement aux droits de l’Homme et aux libertés fondamentales tels qu’ils sont exposés dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, base de la Constitution de la République du Gabon et s’inscrit dans une dynamique mondiale en faveur de la réduction des inégalités de genre.
De fait, l’Organisation Mondiale de la Santé a adopté en 2016 un Plan mondial visant à renforcer le rôle du système de santé dans une riposte nationale multisectorielle à la violence interpersonnelle, en particulier à l’égard des femmes et des filles et des enfants. L’Organisation des Nations Unies (ONU) a placé l’élimination de la violence basée sur le genre en tête de la liste des priorités nationales et internationales. Le Plan d’Action de Beijing ratifié par notre pays recomma de aussi une plus grande protection de la femme dans toute la société. De même la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relative aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) fait de la femme africaine l’objet de son attention, en protégeant globalement, et de manière multidimensionnelle, la femme.
Notre pays le Gabon, ayant souscrit aux engagements internationaux supra, notamment la Convention pour l’Élimination de toutes les formes de Discriminations à l’Égard des Femmes (CEDEF), s’engage ainsi à lutter contre toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes et à promouvoir les droits de celles-ci.